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Driessen MT et coll : Coffee consumption is not related to the metabolite syndrome at the age of 36 years: the Amsterdam Growth and Health Study. Eur J Clinl Nutr, 2009; 63, 4: 536-542, April 2009
La consommation de café est supposée faire diminuer le risque de diabète de type 2. En effet, dans une revue systématique publiée dans le JAMA en 2005, RM Van Dam et al ont identifié 9 études de cohorte incluant 193 473 participants consommateurs de café dont 8 394 diabétiques de type 2. Le risque relatif RR de diabète de type 2 chez les gros consommateurs (6 tasses ou plus de café par jour) a été estimé à 0,65 et à 0,72 pour les consommateurs de 4 à 6 tasses par jour, par rapport aux consommateurs de 2 tasses par jour. Il apparait que l’effet protecteur du café ne serait pas attribué à la caféine seule mais qu’il résulterait de la présence d’autres composants, en particulier l’acide chlorogénique, le magnésium et de substances anti-oxydantes. Cependant, l’effet à long terme de la consommation de café sur le syndrome métabolique et ses divers éléments n’est pas connu.
Une étude néerlandaise ( Amsterdam et Rotterdam) s’est donc attachée à rechercher la relation éventuelle entre la consommation à long terme de café entre les âges de 27 ans et 36 ans et la prévalence du syndrome métabolique à l’âge de 36 ans.
Les données sur la consommation de café et les éléments du syndrome métabolique ont été obtenues à partir d’un échantillon de sujets sains, 174 hommes et 194 femmes, issus de la population d’une étude néerlandaise : « The Amsterdam Growth and Health Longitudinal Study ». L’analyse des données a été réalisée à l’aide des équations généralisées d’estimation et d’analyses de régression.
A l’âge de 36 ans, la prévalence du syndrome métabolique atteignait 10,1 %. La consommation de café ne différait pas significativement entre les sujets avec ou sans syndrome métabolique ou ses divers éléments. Les analyses de régression ont montré qu’une augmentation de 1 tasse par jour a été associée à une baisse de pression artérielle moyenne de 0,11 mm Hg ( p = 0,03), à une augmentation des taux de triglycérides de 0,02 mg / 100 ml ( p = 0,57, non significatif), à une augmentation des taux de HDL de 0,04 mg / 100 ml (p = 0,35, non significatif), à une augmentation de l’HbA1c de 0,09 % (p = 0,12, non significatif) ou enfin à une augmentation du tour de taille de 0,02cm (p = 0,57, non significatif). Après ajustement pour l’activité physique, la consommation d’énergie, les habitudes tabagiques et la consommation d’alcool, aucun rapport entre la consommation de café et le syndrome métabolique ou ses éléments n’a été significatif.
La consommation de café n’est donc pas associée avec le syndrome métabolique ou ses éléments dans cette population de sujets sains suivis pendant 9 ans.
Lara-Castro C. and al.: Metabolism. 2008 Jan;57(1):1-8
The study aimed to analyze the effects of a short-term very low-calorie diet (VLCD) on intramyocellular lipid (IMCL), total body fat, and insulin sensitivity in a group of obese nondiabetic and type 2 diabetic subjects. Seven untreated type 2 diabetic and 5 obese non-diabetic individuals were studied before and after a 6-day VLCD using proton magnetic resonance spectroscopy to quantify IMCL, dual-energy x-ray absorptiometry to assess body fat, and hyperinsulinemic-euglycemic clamps to measure peripheral insulin sensitivity. In both groups, decrements in total body fat mass and body mass index were small but statistically significant. In contrast, the diet resulted in a pronounced reduction in IMCL compared with baseline values in non-diabetic subjects (56% decrease) and type 2 diabetic subjects (40% decrease) (P < .05), and this was accompanied by an overall 9.3% increase in maximally stimulated glucose disposal rate (P < .01). Intramyocellular lipid was significantly correlated with insulin sensitivity (r = -0.69, P < .01) and waist circumference (r = 0.72 and 0.83, baseline and postdiet, respectively; both P < .01), but neither IMCL nor insulin sensitivity was related to measures of general adiposity such as body mass index, percentage of body fat, or total body fat (P = not significant). In conclusion, short-term VLCD is accompanied by small decrements in general adiposity, marked decrease in IMCL, and an increase in insulin sensitivity in non-diabetic and type 2 diabetic subjects. Therefore, rapid amelioration of insulin resistance by VLCD can be partially explained by loss of IMCL both in nondiabetic and type 2 diabetic subjects in the absence of substantial changes in total body fat. These observations are consistent with the idea that insulin resistance is more directly related to IMCL rather than to body fat per se.
Anderson JW. and al. : J Am Coll Nutr. 2003 Oct;22(5):331-9
Obesity is a major risk factor for development of diabetes, and excessive energy intake is a major contributor to poor glycemic control in Type 2 diabetes. The impact of obesity on risk for diabetes as well as coronary heart disease (CHD) risk factors and the benefits of weight loss in decreasing risk for developing diabetes and improving glycemia and CHD risks were reviewed. A systematic review of the medical literature to assess the impact of obesity and weight gain on risk for diabetes and CHD was done. We performed a meta-analysis of the effects of weight loss for obese diabetic individuals. Controlled clinical trials assessing lifestyle changes on risk for developing diabetes and weight loss effects on glycemia and CHD risk factors were reviewed. Obesity and weight gain can increase risk for diabetes by greater than ninetyfold and CHD by about sixfold. Very-low-energy diets (VLED) decrease fasting plasma glucose values by approximately 50% within two weeks and these changes are sustained with continued energy restriction. Twelve weeks of energy-restricted diets were associated with these significant decreases: body weight, 9.6%; fasting plasma glucose, 25.7%; serum cholesterol, 9.2%; serum triglycerides, 26.7%; systolic blood pressure, 8.1%; and diastolic blood pressure, 8.6%. Larger weight losses were associated with larger reductions in these values. The reviewed data suggest that US health care providers should endorse the American Heart Association's and European diabetes associations' recommendations that diabetic persons achieve and maintain a BMI of < or = 25 kg/m(2). Weight management may be the most important therapeutic task for most obese Type 2 diabetic individuals.
Strate L et coll. : Obesity Increases the Risks of Diverticulitis and Diverticular Bleeding. Gastroenterology 2009; 136: 115-122
Peu de choses sont connues sur les relations entre l'obésité et les complications des diverticules coliques, et le but de ce travail, conduit par une équipe de Washington, était d'évaluer les relations entre l'indice de masse corporelle (IMC) et le rapport taille sur hanches avec la survenue d'une sigmoïdite aiguë diverticulaire (SAD) ou d'une hémorragie diverticulaire (HD).
Il s'agit d'une étude prospective de cohorte qui a concerné 47 228 professionnels de santé masculins (40 à 75 ans), tous indemnes de maladie diverticulaire en 1986 (année de référence).
Les sujets qui rapportaient une maladie diverticulaire lors d'un des questionnaires bisannuels, étaient alors soumis à des questionnaires supplémentaires.
Les données sur le poids étaient recueillies tous les deux ans et celles sur le tour de taille et de hanche ont été établies en 1987.
Au cours du suivi qui s'est prolongé sur 18 ans, 801 cas incidents de SAD et 383 cas incidents d'HD ont été rapportés.
Après ajustement sur les autres facteurs de risque, les hommes avec un IMC >= 30 kg/m2 avaient un risque relatif de SAD de 1,78 (IC95 % ; 1,08-2.94) et de 3,19 (IC95 % ; 1,45-7,00) pour les HD par rapport aux hommes ayant un IMC < 21 kg/m2.
Dans le quintile supérieur des tours de taille, le risque relatif de SAD était de 1,56 (IC95 % ; 1,18-2,07) et de 1,96 (IC95 % ; 1,30-2,97) pour les HD, par rapport au quintile inférieur.
Le rapport taille sur hanches était également associé à une augmentation du risque de SAD 1,62 (IC95 %; 1,23-2,14) et d'HD 1,91 (IC95 % ; 1,26-2,90) dans la comparaison quintiles supérieur et inférieur. L'ajustement sur l'IMC ne modifiait pas cette association.
Cette étude prospective, réalisée sur une large cohorte, apporte un éclairage nouveau sur la relation entre l'indice de masse corporelle, le tour de taille et le rapport taille sur hanches et les complications de la diverticulose colique, principalement à type de sigmoïdite aiguë ou de saignement diverticulaires.
Il reste maintenant à trouver le lien entre l'obésité et ces complications faisant sans doute intervenir, en partie du moins, la plus grande fréquence de constipation rapportée chez les sujets obèses.
Simons LA et coll : Usefulness of fasting plasma glucose to predict mortality or coronary heart disease in persons >= 60 years of age without diabetes mellitus or in those with undiagnosed diabetes mellitus (from the Dubbo study). Am J Cardio 2008;102:931-4
La valeur pronostic de l'hyperglycémie à jeun non diabétique (improprement appelée « prédiabète »), en terme de mortalité et d'événements cardiovasculaires, est encore débattue.
Dans le but d'étudier spécifiquement cette question, les données d'une cohorte d'Australiens de plus de 60 ans à l'inclusion ont été revues avec un recul moyen de 16 ans (1 233 hommes et 1 572 femmes).
Les auteurs de l'étude se sont intéressés tout particulièrement aux patients présentant à l'inclusion une glycémie à jeun comprise entre 0,95 g/l et 1,24 g/l. Ils ont comparé leur devenir à celui des non diabétiques.
Sans surprise, il est apparu que, par rapport aux patients non diabétiques, les patients diabétiques avaient un risque significativement augmenté de décès et d'événements cardiovasculaires à long terme.
Le risque dû au diabète était particulièrement marqué chez les femmes.
Chez les hommes, l'hyperglycémie à jeun non diabétique s'est avérée ne pas être prédictive de mortalité ou d'événements cardiovasculaires.
En revanche chez les femmes, l'hyperglycémie à jeun était prédictive de décès (risque relatif [RR] : 1.30 ; intervalle de confiance (IC] : 1.09-1.56) et d'événements coronariens (RR : 1.24 ; IC : 1.02-1.51).
Chez les femmes, une glycémie à jeun > 1,08 g/l s'est avérée être un marqueur prédictif indépendant de mortalité, indépendamment des antécédents cardiovasculaires. En revanche, en cas d'absence d'antécédents cardiovasculaires, une hyperglycémie à jeun > 1,08 g/j ne semble pas être prédictive d'événements cardiovasculaires.
Les auteurs en concluent que, contrairement à ce qui a été observé chez les hommes pour lesquels l'état pré diabétique (ou plutôt l'hyperglycémie à jeun non diabétique) ne semble pas prédisposer significativement aux événements cardiovasculaires, une hyperglycémie à jeun comprise entre 0,95 g/l et 1,08 g/l chez une femme ayant des antécédents cardiovasculaires est un marqueur de risque de décès et d'événements cardiovasculaires à long terme. En cas de glycémie à jeun > 1,08 g/j, il existe un risque majoré de décès chez les femmes, même si elles n'ont pas d'antécédents cardiovasculaires.
Les auteurs n'ont pas d'explications à fournir à ce qui semble être une plus grande sensibilité des femmes aux déséquilibres du métabolisme glucide non encore étiquetés diabète.
Ces observations mériteraient bien évidement d'être confirmées dans le cadre d'études de méthodologie irréprochable.
Orvieto R et coll. The influence of body mass index on in vitro fertilization outcome. Int J Gynaecol Obstet. 2008 Publication avancée en ligne le 27 octobre.
Les anomalies du poids corporel, maigreur ou surpoids, sont associées à des troubles du cycle menstruel et à des altérations de la fonction de la reproduction. L'obésité et le surpoids représentent un véritable problème de santé dans les pays développés et leurs prévalences ont tendance à augmenter. De plus en plus de femmes avec des problèmes de poids consultent pour infertilité. Les résultats de certaines études suggèrent un effet négatif de l'obésité et du surpoids sur les résultats de l'AMP (assistance médicale à la procréation). Cependant, l'influence du poids sur les résultats de la fécondation in vitro (FIV) reste controversé.
Une étude récente israélienne a évalué l'impact du poids sur les taux de succès en FIV. L'étude a porté sur 397 patientes ayant réalisé 516 cycles, dont 438 pour les femmes non-obèses (IMC < 30) et 78 pour les femmes obèses (IMC > 30). L'âge moyen était de 30,8 ans. Les causes d'infertilité étaient similaires dans les deux groupes. Le taux de grossesse a été significativement plus faible chez les obèses (15,4 %) que chez les non-obèses (27,97 %) (p < 0,01). La prévalence des mauvaises répondeuses était significativement plus élevée parmi les femmes obèses (28,2 % vs 16,9 % ; p < 0,04). Un taux de fécondation significativement plus bas a été observé chez les femmes obèses (p < 0,01).
Les résultats de cette étude confirment l'influence négative de l'obésité sur les résultats de FIV. Une prise en charge nutritionnelle adéquate pourrait être envisagée afin d'augmenter les chances de succès.
Sakr Y. et coll. : Obesity is associated with increased morbidity but not mortality in critically ill patients. Intensive Care Med 2008; 34: 1999-2009
La prise en charge des patients obèses en réanimation est réputée difficile, marquée par une ventilation laborieuse, un sevrage retardé, une fréquence plus élevée des pneumopathies sous ventilation. De plus, la fréquence des thromboses veineuses, embolies pulmonaires, et complications cardiovasculaires est augmentée chez les sujets obèses. Pourtant, les données concernant l'impact de l'obésité sur la mortalité des patients admis en réanimations ont été jusqu'à présent contradictoires.
Une équipe européenne dirigée par le Pr Jean Louis Vincent a utilisé une base de données provenant d'une étude épidémiologique prospective observationnelle multicentriques, étude dite SOAP. Tous les patients adultes, admis entre le premier et le quinze du mois de mai 2002, sur 198 centres européens, on été inclus dans l'étude. Ils ont été classés en fonction de l'indice de masse corporelle (IMC = poids/taille*taille) en quatre groupes (critères OMS), maigres (< 18,5kg/m2), normaux (18,5-24,9kg/m²), obèses (30-39,9 kg/m²), très obèses (>= 40kg/m²). Deux mille huit cent soixante-dix-huit patients ont participé à l'étude. L'impact de l'IMC sur la morbidité et la mortalité des patients admis en réanimation a été évalué. Une analyse multivariée a été réalisée avec comme facteur dépendant la mortalité hospitalière à 60 jours (Modèle de Cox).
Sur le plan de la morbidité, le seul résultat significatif est une augmentation du nombre des d'infections acquises en réanimation chez les patients obèses et très obèses. Augmentation sans effet sur la mortalité puisque la mortalité en réanimation et la mortalité hospitalière n'ont pas été influencées par l'IMC. De même, l'analyse multivariée n'a pas démontré d'impact de l'IMC sur la mortalité, alors que l'âge, le diagnostic d'hémopathie ou de cirrhose, les scores de gravité tel le SAPSII, le SOFA score, la ventilation mécanique étaient des facteurs indépendants associés avec une augmentation de la mortalité à 60 jours.
Parmi les critiques que l'on pourrait faire de l'étude figure l'exploitation de données provenant d'une base de données, et non d'une évaluation spécifique de l'IMC en réanimation. De plus, le poids a été dans de nombreux cas apprécié et non mesuré, ce qui introduit une incertitude dans l'analyse des résultats.
Sur un collectif important de patients admis en réanimation, l'obésité appréciée par l'IMC même si elle entraîne une morbidité accrue, n'a aucune influence sur la mortalité.
Madala MC et al for the CRUSADE investigators. Obesity and age of first non-ST segment elevation myocardial infarction. J Am Coll Cardiol 2008;52:979-85
Y a-t-il un lien entre obésité et événements coronariens précoces ? Afin de tenter de répondre à cette question, une équipe américaine a revu de manière rétrospective les données de plus de 100 000 patients inclus dans le registre CRUSADE (n : 111 847).
Il s'agissait de patients ayant tous fait un syndrome coronaire aigu (SCA) sans sus décalage du segment ST.
Il a été recherché une relation entre index de masse corporelle (IMC) et âge des malades au moment de leur premier SCA.
L'âge moyen au moment du premier SCA était de 74,16 +/- 14,3 ans chez les sujets les plus minces (IMC < = 18,5 kg/m2) et de 58,7 +/- 12,5 ans chez les patients les plus gros (IMC > 40) ; p < 0,0001.
Après ajustement sur les données démographiques, les facteurs de risque cardiovasculaires habituels et les traitements, il ressort que l'âge au moment du premier SCA est fortement corrélé au degré d'adiposité (p < 0,0001).
Par rapport aux patients de poids idéal (IMC entre 18,6 et 25 kg/m2), ceux ayant un IMC > 40 kg/m2 ont fait leur premier SCA en moyenne 12 années plus tôt.
L'âge moyen au moment du SCA était avancé respectivement de 9,4, 6,8 et 3,5 années pour les patients ayant un IMC entre 35,1 et 40, entre 30,1 et 35 et entre 25,1 et 30).
L'étude de ce registre indique donc que les patients sont d'autant plus jeunes au moment de leur premier SCA ST - qu'ils ont un IMC élevé. L'excès de poids serait donc un puissant marqueur de risque de syndrome coronaire aigu précoce. En toute rigueur, cette conclusion n'est valable que pour les SCA ST -.
Il reste à savoir si la perte de poids prévient, ou du moins retarde, les événements coronariens aigus.
I Elmadfa y AL Meyer
Int J Vitam Nutr Res 82: 342- 347, 2012
Les vitamines sont des nutriments essentiels pour de nombreuses fonctions de l'organisme, et sont particulièrement importantes pendant la croissance. Un apport adéquat de celles-ci pendant la grossesse et la petite enfance est donc fondamental, bien que l’on ignore encore les quantités nécessaires chez les enfants de plus de six mois, ainsi que pendant la grossesse. Les apports recommandés proviennent généralement de l'extrapolation des données relatives aux adultes et aux enfants en bas âge, basées à leur tour sur le contenu du lait humain. Une vitamine particulièrement importante pendant la grossesse est l'acide folique, du fait de son rôle dans le développement du cerveau et du système nerveux, ainsi que dans la prévention des anomalies du tube neural (ATN). L'enrichissement obligatoire de la farine et de certains produits dérivés des céréales, instauré dans de nombreux pays, a été associé à une diminution de l'incidence des ATN. Cependant, il existe aussi des carences ou des états sous-optimaux en vitamines B, en particulier B6 et B12, même dans les pays riches. La vitamine A est l'un des trois micronutriments les plus importants, et les femmes enceintes et les enfants sont particulièrement vulnérables à sa carence. Au sein de ces populations, la consommation insuffisante de cette vitamine est associée à la cécité nocturne, l’anémie et l’immunodéficience. Dernièrement, une grande attention a été accordée à la vitamine D, également essentielle chez les femmes enceintes et les jeunes enfants, non seulement du fait de son importance pour la minéralisation osseuse, mais aussi pour sa fonction immunomodulatrice récemment découverte, qui pourrait prévenir le développement de maladies auto-immunes telles que le diabète de type I. Une alimentation saine et équilibrée est la base d’une grossesse et un allaitement optimaux. Toutefois, il peut être nécessaire de prendre des suppléments nutritionnels ou des aliments enrichis pour répondre aux besoins élevés en vitamines fondamentales, telles que la vitamine D ou l'acide folique, pour corriger ainsi, par exemple, les modèles de régimes déconseillés chez les femmes ou adapter les besoins des enfants en bas âge.
Josephine Arendt
Chronobiology International 23 (1 & 2): 21-37, 2006
La mélatonine marque, chez les mammifères, les temps de la journée et de l'année en vertu de son patron de sécrétion, qui définit la «nuit biologique». Elle est extrêmement importante pour la recherche sur la physiologie et la pathologie concernant les horloges biologiques humaines. La lumière supprime la sécrétion de mélatonine la nuit en utilisant les voies impliquées dans la photo-réception circadienne. Le rythme de la mélatonine (comme en témoignent son taux sérum et salive ou son métabolite principal - 6 sulfamétoximélatonine - en urine) est le meilleur indice périphérique de l’horloge circadienne humaine. La suppression de la lumière et le profil de la mélatonine sur 24 h permet de caractériser la photorréception circadienne humaine, et les concentrations fluctuantes de l'hormone sont utilisées pour étudier les propriétés générales du système circadien humain en terme de santé et maladie. Il a été suggéré que la suppression de la mélatonine par la lumière pendant la nuit est impliquée dans l'apparition de maladies graves, car les preuves sont de plus en plus nombreuses quant à ses effets oncostatiques. La mélatonine agit comme un « chronobiotique ». Elle induit la tendance au sommeil au cours de la "journée biologique». Ces propriétés ont conduit à des traitements efficaces pour divers troubles du rythme circadien. La mélatonine endogène agit en renforçant le fonctionnement du système circadien humain, sans doute de diverses façons. L'avenir réserve beaucoup de promesses pour la mélatonine, comme outil tant de recherche que thérapeutique sous diverses circonstances.
Henderson S, Magu B, Rasmussen C y col
Journal of the International Society of Sports Nutrition 2: 54- 62, 2005
Objectif : étudier les effets du Coleus Forskholii (CF) sur la composition corporelle et déterminer la sécurité et l’efficacité de cette supplémentation. Méthodes : au cours d’une étude randomisée réalisée en double aveugle, 23 femmes ont supplémenté leur régime avec un extrait de CF ou un placebo, deux fois par jour pendant 12 semaines. La composition, le poids corporel et certaines données biométriques ont été relevées lors des semaines 0, 4, 8 et 12. Des prises de sang à jeun ont été réalisées et des données diététiques sur 4 jours relevées lors des semaines 0 et 12. Les effets secondaires ont été relevés de façon hebdomadaire. Les données ont été analysées par le biais de mesures répétées et présentées comme écarts moyens par rapport aux données initiales, tant pour le groupe CF comme pour le placebo. Résultats : aucune différence significative n’a été observée concernant l’apport calorique ni les macronutriments. Le CF a contribué à limiter l’augmentation de la masse corporelle (- 0,7 + 1,8, 1.0 + 2,5 kg, p= 0.10) et de la masse totale scannée (-0.2 + 1.3, 1.7 + 2.9 kg, p= 0.08), sans différence significative concernant la masse grasse (-0.2 + 0.7, 1.1 +2.3 kg, p= 0.16), la masse non grasse ( -0.1 + 1.3, 0.6 + 1.2 kg, p= 0.21) ou la graisse corporelle ( -0.2 + 1.0, 0.4 + 1.4%, p= 0.40). Les sujets du groupe de CF ont montré moins de fatigue (p=0.07), faim (p= 0.02) et sensation de satiété (p= 0.04). Aucune interaction significative n’a été observée au niveau des marqueurs métaboliques, lipides sanguins, enzymes musculaires et hépatiques, électrolytes, érythrocytes, leucocytes, hormones (insuline, TSH, T3 et T4), fréquence cardiaque, pression sanguine ou effets secondaires hebdomadaires.
Conclusion : les résultats suggèrent que, si le CF ne semble pas favoriser la perte de poids, il peut aider à modérer la prise de poids chez les femmes en surpoids, sans effets secondaires apparents.
Kelly GS
Altern Med Rev 5: 109- 132, 2000. RÉVISION
L’insulinorésistance est un problème fréquent et un facteur décisif pour diverses affections comme le diabète de type 2, les ovaires polykystiques, la dyslipémie, l’hypertension, les maladies cardiovasculaires, l’apnée du sommeil, l’obésité et certains cancers hormono-dépendants.
Les facteurs modifiables qui contribuent à l’insulinorésistance incluent : régime, tabagisme, sédentarisme et stress. Les interventions réalisées pour corriger ces facteurs du mode de vie sont fondamentales pour la réussite de toute action thérapeutique dans ce domaine. Le rôle des nutriments et substances botaniques nécessite davantage d’études ; cependant, l’information disponible suggère que certaines substances sont capables d’influencer positivement la résistance à l’insuline. Des minéraux comme le magnésium, le calcium, le potassium, le zinc, le chrome et le vanadium sont liés à la résistance à l’insuline et son contrôle. Certains acides aminés, incluant la L-carnitine, la taurine et la L-arginine peuvent également jouer un rôle dans l’inversion de la résistance à l’insuline. D’autres nutriments comme le glutathion, la coenzyme Q10 et l’acide lipoïque ont également un potentiel thérapeutique. L’étude de possibles traitements pour l’insuline par les plantes a démarrée. La silymarine produit des résultats chez les patients diabétiques avec cirrhose alcoolique et l’inula racemosa (Aunée Sonnenspeer) augmente la sensibilité à l’insuline chez l’animal.
Cajochen C, Kräuchi K et Wirz-Justice A
Journal of Neuroendocrinology 15: 432- 437, 2003
Le rythme circadien de la mélatonine pinéale est le meilleur indicateur du « temps interne » en milieux peu lumineux. Le rythme endogène de la mélatonine est en étroite relation avec la composante endogène circadienne du rythme de propension au sommeil. Ceci a suscité l’idée que la mélatonine est un « facilitateur de sommeil » endogène chez l’être humain. Partant, elle peut être utilisée comme traitement de l’insomnie et aussi pour réajuster les rythmes circadiens.
Il y a des évidences montrant que l’administration de la mélatonine est capable :
1) d’induire le sommeil quand l’impulsion homéostatique du sommeil est insuffisante ;
2) d’inhiber l’impulsion de l’éveil qui émane du «pacemaker» circadien ;
3) d’induire des changements de phase dans l’horloge circadienne, de telle sorte que la phase circadienne d’augmentation de la propension au sommeil se produit au moment voulu. De cette façon, la mélatonine exogène peut agir comme un agent d'endormissement, un chrono-hypnotique et/ou un chrono-biotique. Cette étude décrit le rôle de la mélatonine dans la régulation du sommeil et évalue l’utilisation de la mélatonine exogène dans le traitement des altérations du sommeil et des rythmes circadiens.
Obiro WC, Zhang T y Jiang B
Br J Nutr 100: 1-12, 2008
La présente étude vise à évaluer l’intérêt de Phaseolus vulgaris en tant qu’inhibiteur de l’isoforme 1 de l’α-amylase (α-AI1), largement utilisé comme bloqueur de l’absorption des amidons en cas d’obésité et de diabète. La consommation d’inhibiteurs de l’α- amylase produit une activité intraluminale marginale de l’α-amylase, facilitée par la structure appropriée de l’inhibiteur et ses propriétés physico-chimiques et fonctionnelles. Il en résulte une réduction de l’hyperglycémie post-prandiale et des niveaux de l’insuline, une augmentation de la résistance à la digestion des amidons et une augmentation de l’activité des bactéries colo-rectales. L’efficacité et la sécurité des extraits inhibiteurs de l’amylase dépendent, toutefois, des méthodes d’extraction et traitement. Ils ont une action potentielle pour accroître la tolérance aux glucides chez les diabétiques, réduire l’apport énergétique et combattre l’obésité, ainsi que pour augmenter la résistance aux amidons. Nous présentons également les recherches sur la distribution et la biosynthèse de l’inhibiteur de l’α-amylase, ses propriétés physico-chimiques pertinentes, son mécanisme bloquant l’absorption des amidons, ses effets anti-obésité et anti-diabétique, la sécurité des extraits et le besoin d’une recherche plus poussée sur ses potentiels effets anti-cancer du colon.
Carlson Susan E
Am J Clin Nutr 89 (Suppl): 678S- 84S, 2009
Le but du Symposium de Biologie Expérimentale en Supplémentation Maternelle a été de réviser toutes les évidences disponibles, de poser les questions non résolues et de développer dans la mesure du possible un agenda de recherche pour déterminer quels nutriments spécifiques peuvent être bénéfiques pour la supplémentation maternelle. Dans le cas du statut maternel en acide docosahexaénoïque (DHA), il existe pour l’instant peu d’études cliniques démontrant les bénéfices pour le bébé d’une supplémentation maternelle au DHA pendant la grossesse et l’allaitement. Cependant, un grand nombre d’études observationnelles établissent un lien entre les hautes concentrations intra-utérines en DHA et une diversité de résultats positifs. Cet article passe en revue les facteurs contribuant au statut de DHA de la mère et de sa descendance pendant le cycle reproductif, met en rapport le statut de DHA de la mère avec le développement du fœtus et du nouveau-né, et révise les évidences disponibles sur les différences fonctionnelles du comportement liées au statut de DHA, en particulier concernant l’influence d’une supplémentation au DHA sur la descendance pendant la grossesse et l’allaitement. D’autres bénéfices, tant pour le bébé et l’enfant comme pour la mère, paraissent plausibles, mais devront faire l’objet d’études à l’avenir.
Nakasone Y, Watabe K, Watanabe K, Tomonaga A, Nagaoka I, Yamamoto T et Yamaguchi H
Experimental and Therapeutic Medicine 2: 893- 899, 2011
Dans cette étude, nous avons testé l’effet potentiel d’un supplément contenant de la glucosamine (1200 mg/d), de la condroïtine et trois antioxydants (méthyl-sulfonyl-méthane, extrait de goyave et vitamine D) sur l’arthrose du genou. Cette étude randomisée en double aveugle et contrôlée avec placébo a duré 16 semaines. Elle a inclut 32 personnes souffrant d’arthrose symptomatique du genou. Les résultats cliniques ont été mesurés avec la Table de Mesure Japonaise pour les Symptômes de l’Arthrose du Genou (JKOM) et par l’étude quotidienne d’une échelle visuelle pour la douleur au moment initial, puis aux semaines 4, 8, 12 et 16 de l’étude. De plus, on a mesuré les biomarqueurs pour la dégradation du collagène type II et de l’acide hyaluronique synovial. Comparée à son état au point de départ, la sous-échelle pour la douleur de la JKOM a montré une amélioration significative lors des quatre évaluations réalisées sur le groupe étudié, mais aucune modification n’a été observée chez le groupe placébo. Par ailleurs, les quatre sous-échelles de symptômes et les symptômes totaux ont également subi une amélioration d’un ou plusieurs points dans les deux groupes. Cependant, l’amélioration clinique constatée a été plus importante dans le groupe étudié que dans le groupe placébo. Et il y a eu des différences significatives entre les deux groupes dans la magnitude des changements, en prenant comme référence le point de départ, et cela aussi bien dans la section « activités générales » comme dans celle du total des symptômes consignés en semaine 8 (P<0.05). Le résultat de l’évaluation quotidienne a montré une amélioration concernant la douleur pour les trois sous-échelles, de façon significative pour presque tous les points étudiés, et cela uniquement pour le groupe étudié. Et même plus : les niveaux sériques permettant de mesurer la dégradation C2C (collagène type II) et HA (acide hyaluronique) avaient diminué dans le groupe testé de 10% à 25% respectivement en semaine 16. S’il est vrai que ce résultat n’est pas statistiquement concluant, on peut cependant le comparer au manque d’évolution pour le groupe placébo. Conclusion : bien que les résultats de cette étude ne soient pas concluants, on peut affirmer que, probablement, la prise d’un supplément de glucosamine et d’antioxydants a des effets bénéfiques sur la douleur et les autres symptômes associés à l’arthrose du genou.
Gagné AM, Bouchard G, Tremblay P, Sasseville A, Hébert M Med Sci (Paris) 26 (1): 79-82, 2010
Si de plus en plus de médecins et de psychiatres reconnaissent le trouble affectif saisonnier (TAS), son étiologie n’a pas encore été déterminée avec exactitude. De fait, le seul facteur clairement établi est la relation entre la diminution de la lumière qui se produit en automne et en hiver et l’apparition des symptômes dépressifs. Mais pourquoi cette diminution saisonnière de la quantité de lumière génère-t-elle de la dépression chez certains individus, alors qu’elle n’affecte pas d’autres personnes ? Pourquoi et comment l’exposition solaire a-t-elle un tel impact sur la régulation cérébrale de l’humeur ? Cette révision se propose de faire le point sur les principales hypothèses neurochimiques qui ont été présentées dans les 25 dernières années. Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer le TAS, mais cette révision se centrera principalement sur trois aspects majeurs : 1) la mélatonine, en raison de son impact fondamental sur les rythmes circadiens ; 2) la sérotonine, qui est liée aux syndromes dépressifs en général et aux symptômes atypiques ; 3) les catécholamines, car de nombreuses communications signalent l’implication de cette famille de neurotransmetteurs dans les syndromes dépressifs. Cependant, comme pour d’autres révisions traitant du TAS, nous conclurons qu’aucun de ces trois aspects considérés de façon isolée ne permet d’expliquer totalement la physiopathologie de ce syndrome.
Golbidi S, Badran M et Laher I
Front Pharmacol 2: 69 (article) : 1-15, 2011
Le diabète mellitus est une affection à multiples facettes. L’augmentation du stress oxydatif contribue à la pathogénie de cette maladie affaiblissante. Ce fait a motivé diverses études sur les antioxydants comme outil thérapeutique complémentaire. L’acide alpha-lipoïque, un composé dithiol naturel, joue un rôle essentiel dans les réactions énergétiques de la mitochondrie. Il bénéficie d’une recherche croissante pour ses propriétés antioxydantes dans le traitement du diabète et de ses complications. L’acide lipoïque piège les espèces réactives de l’oxygène, chélate les ions métalliques et réduit les formes oxydées d’autres antioxydants comme la vitamine C, la vitamine E et le glutathion. Il favorise également les défenses antioxydantes à travers l’expression du gène antioxydant dépendant de Nrf-2 et moyennant la modulation des gènes régulateurs des récepteurs des proliférateurs de peroxisomes. L’acide lipoïque inhibe le facteur nucléaire kappa B et active l’AMPK dans les muscles squelettiques, ce qui a un grand nombre de conséquences métaboliques. Ces diverses actions suggèrent que l’acide lipoïque agit moyennant des mécanismes multiples, dont beaucoup n’ont été découverts que très récemment. Dans cette révision, nous présenterons une synthèse des propriétés biochimiques connues de l’acide lipoïque et nous expliquerons les mécanismes oxydatifs impliqués dans le diabète, ainsi que les mécanismes par lesquels l’acide lipoïque permet d’améliorer ces réactions. Nous ferons également un bilan des découvertes de ces dix dernières années concernant l’administration d’acide lipoïque à des patients diabétiques.
Pang IR et Iwasaki A
Inmunological Reviews 245: 209-226, 2012
La peau et les muqueuses humaines sont en contact constant avec les microbes résidants et envahisseurs. Après avoir reconnu les produits microbiens, les récepteurs du système de l’immunité innée activent la défense immunitaire rapide (innée) et émettent les signaux nécessaires pour initier et maintenir les réponses immunitaires adaptatives. La reconnaissance microbienne se réalise moyennant des récepteurs qui utilisent des modèles bactériens ne se limitant pas exclusivement aux pathogènes. Au contraire : le développement, le fonctionnement et le maintien de l’immunité innée et adaptative s’appuient sur la reconnaissance continue de produits dérivés de microorganismes endogènes habitant les surfaces internes et externes des hôtes mammifères qui les abritent. L’activation immunitaire par le microbiote résidant détermine la susceptibilité de l’hôte face aux infections intestinales et extra-intestinales, y compris celles causées par des virus. Cette révision bibliographique fait le bilan des recherches les plus récentes dans le domaine de la reconnaissance virale innée conduisant à l’immunité adaptative. De plus, elle aborde les relations potentielles entre virus, microbiote et système immunitaire de l’hôte, ainsi que les possibles rôles du microbiome sur les infections virales chroniques et sur la pathogénie des maladies auto-immunes. En dernier lieu, elle expose aussi les bénéfices des thérapies probiotiques pour ces maladies.
Gregory J Leyer, Shuguang Li, Mohamed E Mubasher, Cheryl Reifer y Arthur C Ouwehand
Pediatrics 124: e172- e179, 2009
Objectif : évaluer l’effet de la consommation de probiotiques sur l’incidence et la durée des symptômes grippaux et du rhume chez les enfants sains en période hivernale. Méthodes : dans cette étude en double aveugle contrôlée avec placebo, 326 enfants de 3 à 5 ans ont été répartis de façon randomisée en trois groupes. L’un d’eux a reçu un placebo (N= 104), l’autre du Lactobacillus acidophilus NCFM (N=110) et le dernier du L. acidophilus NCFM combiné avec du Bifidobacterium animalis sous-espèce lactis Bi- 07 (N=112). Les enfants ont été traités de façon quotidienne pendant 6 mois. Résultats : par rapport au groupe placebo, les probiotiques unitaires et combinés ont réduit l’incidence de la fièvre, respectivement de 53.0% (P=.0085) et de 72.7% (P=.009), la toux de 41.4% (P=.027) et de 62.1% (P=.005) et la rhinorrhée de 28.2% (P=-.68) et de 58.8% (P=.03). La durée de la fièvre, de la toux et de la rhinorrhée a diminué de façon significative de 32% (souche simple ; P= .0023) et de 48% (souches combinées ; P < .001) par rapport au placebo. L’utilisation d’antibiotiques a aussi diminué de 68.4% (souche simple ; P0 .0002) et de 84.2% (souches combinées ; P< .0001) par rapport au groupe placebo. Les sujets ayant reçu des probiotiques ont réduit de façon significative leur absentéisme scolaire de 31.8 % (souche simple ; P=.002) et de 27.7 % (souches combinées ; P<.001) par rapport à ceux ayant reçu le placebo. Conclusions : chez les enfants de 3 à 5 ans, la supplémentation quotidienne en probiotiques pendant 6 mois s’est révélée efficace pour réduire l’incidence de la fièvre, de la rhinorrhée et de la toux. On a également pu diminuer la prescription et la durée des traitements antiobiotiques, ainsi que le nombre de jours d’école perdus pour cause de maladie.
Les mécanismes pathophysiologiques de la formation des cataractes incluent les déficits en glutathion, qui contribuent à un créer un manque de défenses antioxydantes dans le système des lentilles oculaires. Les nutriments qui augmentent les niveaux et l’activité du glutathion sont l’acide lipoïque, les vitamines E et C et le sélénium.
Les patients souffrant de cataractes tendent aussi à présenter des déficits en vitamine A et carotènes, lutéine et zéaxanthine. Les vitamines B – surtout la riboflavine – semblent avoir un rôle essentiel comme précurseurs de la flavine-adénine-dinucléotide (FAD), un cofacteur important pour l’activité de la glutathion-réductase.
Parmi d’autres nutriments et substances botaniques pouvant avoir des effets bénéfiques sur les patients souffrant de cataractes ou pouvant aider à les prévenir, il faut mentionner : la pantéthine, l’acide folique, la mélatonine et la myrtille.
Les cataractes diabétiques sont causées par une élévation des polyols à l’intérieur des lentilles oculaires, catalysés par l’enzyme aldose-réductase. Les flavonoïdes, et en particulier la quercétine et dérivés, sont de puissants inhibiteurs de l’aldose-réductase.
Le glaucome est caractérisé par une augmentation de la pression intraoculaire (PIO) dans certains cas, mais pas toujours. Certains patients souffrant de glaucome présentent une PIO normale, mais ils présentent une mauvaise circulation oculaire, ce qui provoque des dommages au niveau du nerf optique. Sont également impliquées une synthèse déficiente de glycosaminoglycanes (GAGs) ou une anomalie dans le réseau trabéculaire associée au drainage aqueux.
De façon similaire à ce qui arrive chez les patients souffrant de cataractes, ceux qui souffrent de glaucome présentent généralement un système de défenses antioxydantes déficient.
Les nutriments qui peuvent avoir un impact sur les GAGs, comme la vitamine C et le sulfate de glucosamine, sont prometteurs pour le traitement du glaucome. La vitamine C à fortes doses a diminué la PIO moyennant un effet osmotique. Mais d’autres nutriments ont aussi un effet bénéfique potentiel sur le glaucome : l’acide lipoïque, la vitamine B12, le magnésium et la mélatonine.
La phytothérapie peut offrir une application thérapeutique potentielle. Le ginkgo biloba augmente la circulation du nerf optique ; la forskoline (extrait de Coleus forskohlii) a été utilisée avec succès comme agent topique pour diminuer la PIO ; et les injections intramusculaires de Salvia miltiorrhiza se sont révélées bénéfiques pour améliorer l’acuité visuelle et la vision périphérique des personnes souffrant de glaucome.
Pilkington SM, Watson RE, Nicolau A, Rhodes LE
Exp Dermatol 20: 537- 43, 2011
Les rayons ultraviolets (RUV) de la lumière solaire ont des effets délétères sur la peau. Cependant, tout au long du siècle dernier, les changements de comportement ont mené une grande partie de la population à s’exposer de plus en plus à la lumière du soleil. L’impact clinique inclut une augmentation de l’incidence du cancer de la peau année après année. Les écrans solaires par eux-mêmes ne sont pas une mesure adéquate ou suffisante pour combattre la surexposition aux RUV. Comme mesures supplémentaires, on recherche de nouvelles méthodes de photoprotection, avec un intérêt croissant pour la photoprotection systémique moyennant des nutriments naturels. Les omégas 3 sont des candidats prometteurs : ils montrent un effet potentiel de protection de la peau contre les dommages induits par les RUV moyennant une variété de mécanismes différents.
Dans cette étude, nous évaluerons les effets biologiques des omégas 3 dans le contexte de la protection cutanée face à une surexposition de RUV aiguë et chronique, et nous décrirons comment les technologies émergeantes comme la nutrigénomique et la lipidomique nous aident à comprendre la contribution de ces nutriments vis-à-vis de la santé cutanée.
Kennedy DO, Veasey R, Watson A, Dodd F, Jones E, Maggini S y Haskell CF
Psychopharmacology 211: 55- 68, 2010
Point de départ : une proportion significative de la population générale préfère supplémenter sa diète avec des vitamines ou des minéraux pour combattre le stress et la fatigue et améliorer ainsi le fonctionnement mental. Peu d’études ont évalué la relation entre une supplémentation aux vitamines/minéraux et le fonctionnement psychologique chez la population saine d’adultes non âgés.
Objectifs : dans la présente étude randomisée, en double aveugle et contrôlée avec placébo, deux groupes parallèles on été évalués au sujet des effets sur les capacités cognitives et sur l’humeur d’un complexe vitaminé à doses élevées de vitamine B et une supplémentation minérale. L’étude a porté sur 215 hommes d’entre 30 et 55 ans ayant une activité professionnelle régulière.
Méthodes : les participants se sont rendus au laboratoire au début de l’étude et le dernier jour d’une période de 33 jours pour réaliser une série de tests : Profil de l’humeur (POMS), Échelle du stress perçu (PSS) et Questionnaire sur la santé générale (GHQ-12). La performance cognitive et la modulation de l’humeur et de la fatigue ont été évaluées au moyen d’une batterie cognitive d’une durée de 60 minutes. Le dernier jour, les participants ont également réalisé le « Stroop test », destiné à évaluer la perception de la difficulté d’une tâche, sur 40 minutes, pendant qu’ils marchaient sur une bande ergométrique inclinée. Ensuite, la fonction exécutrice correspondante a été évaluée.
Résultats : la supplémentation aux vitamines/minéraux a suscité une amélioration significative des indices sur les échelles PSS, GHQ-12 et la sous-échelle « vigueur » du POMS. Le groupe supplémenté aux vitamines/minéraux a mieux réalisé les tâches de la série 3 (soustractions) et ses membres ont affirmé avoir été moins « fatigués mentalement » face à la batterie cognitive sollicitée.
Conclusions : la population générale en bon état de santé peut bénéficier de niveaux accrus de vitamines/minéraux au moyen d’une supplémentation directe. Plus spécifiquement, la supplémentation a induit une amélioration des indices liés au stress, à la santé mentale et à la vigueur, améliorant aussi la performance cognitive pendant les processus mentaux intenses.
Al-Bader T, Byrne A, Gillbro J, Mitarotonda A, Metois A, Vial F, Rawlings AV, Laloeuf A.
J Cosmet Dermatol 11: 17-26, 2012-03-04
Point de départ : La physiopathologie de la cellulite étudie les altérations du tissu adipeux sous-cutané et de la matrice extracellulaire (MEC). On ne comprend toujours pas complètement les mécanismes cellulaires de la cellulite. Cependant, il est communément accepté que ces altérations comprennent une augmentation de la lipogenèse, une diminution de la lipolyse et une augmentation du stockage des lipides dans les adipocytes, ainsi que des altérations de l’architecture dermique. L’objectif de notre travail est d’étudier l’efficacité d’un mélange d’agents cosmétiques, à savoir Furcellaria lumbricalis, Fucus vesiculosus, rétinoïdes, acide linoléique conjugué (CLA) et glaucine pour stimuler « in vitro » :
1) la lipolyse dans les adipocytes et
2) la production de procollagène I par les fibroblastes in vitro.
Il s’agit également de déterminer l’efficacité de ces ingrédients pour améliorer la cellulite in vivo. Patients et méthodes : Pour les études in vitro, on a utilisé des adipocytes mûrs et des fibroblastes « vieillis ». L’évaluation de la cellulite in vitro a été réalisée en accord avec une échelle dermatologique et mesurée moyennant des ultrasons. Résultats : Le traitement des adipocytes mûrs au moyen de la combinaison d’actifs a provoqué une augmentation synergique significative de la libération de glycérol libre. Sur les fibroblastes « vieillis », le traitement combiné avec F. vesiculosus et F. lumbricalis a stimulé la production de procollagène I. Le CLA a aussi augmenté la production de procollagène I, mais le mélange de glaucine n’a pas eu d’effet. L’étude clinique a montré une amélioration significative de l’échelle de cellulite évaluée par un dermatologue au bout de 8 et 12 semaines. Les ultrasons ont également montré une diminution importante de l’épaisseur de la graisse comparée à un placebo après 12 semaines. Conclusions : Nos études révèlent qu’un puissant cocktail d’ingrédients combinés peut agir efficacement in vitro pour améliorer la lipolyse et la stimulation de procollagène I, ayant ainsi un effet important sur la matrice extracellulaire environnante. Les actions in vitro ont été reproduites in vivo, où on a pu observer une amélioration clinique de la cellulite.
Révision de la littérature
Huffman SL, Harika RK, Eilander A et Osendarp SJ
Matern Child Nutr 7 Suppl 3: 44- 65, 2011
Les acides gras essentiels omégas 3 et omégas 6, et plus particulièrement l’acide docosahexaénoïque (DHA), jouent un rôle essentiel dans le développement du cerveau et de la rétine. L’apport de ces acides pendant la grossesse et les premières étapes de la vie du bébé modifient de façon positive la croissance et le développement cognitif postérieurs de l’enfant. Cependant, l’apport d’acide alpha-linoléique (ALA) et de DHA est souvent insuffisant chez les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que chez les enfants en bas âge dans les pays en voie de développement. Étant donné que le lait maternel constitue une des meilleures sources d’ALA et de DHA, les enfants nourris de cette façon présentent moins de carences que ceux qui ne sont pas allaités par leur mère. On peut améliorer l’apport d’ALA par le biais de produits végétaux (haricots de soja et huile de soja, huile de canola) et d’autres aliments contenant ces substances, comme par exemple les suppléments nutritionnels. Vus les faibles ratios de conversion d’ALA en DHA, il est plus efficace d’augmenter les niveaux de DHA en augmentant la consommation de poisson ou en renforçant l’alimentation avec du DHA. Cependant, le problème de cette approche est qu’elle peut se révéler coûteuse. On recommande d’allaiter les enfants jusqu’à l’âge de 2 ans et même au-delà pour garantir un apport adéquat en graisses essentielles dans les étapes précoces de la vie. Les données de deux études randomisées et une étude croisée ont montré que dans les pays en voie de développement l’apport accru d’omégas 3 dans l’alimentation ou par le biais de la supplémentation pendant la grossesse peut générer de petites améliorations au niveau du poids du nouveau-né, ainsi que de la durée et l’âge gestationnel. Il faudrait davantage d’études randomisées rigoureuses pour confirmer cet impact. Les données limitées obtenues dans les pays en voie de développement suggèrent que la supplémentation à l’ALA ou au DHA pendant l’allaitement est bénéfique pour la croissance et le développement des enfants allaités entre 6 et 24 mois. Ces bénéfices sont plus significatifs chez les enfants souffrant de malnutrition. Cependant, il n’y a pas d’indices d’amélioration si la supplémentation aux omégas 3 se fait sur des enfants de plus de 2 ans.
Eby GA 3rd et Eby KL
Med Hypotheses 74: 649- 60, 2010
60% des cas cliniques sont considérés comme DRT, c’est-à-dire, dépression résistant au traitement. Le déficit de magnésium fait que les voies des canaux calciques adaptées au N-méthyl-D-aspartate (NMDA) soient prédisposées à rester ouvertes, causant ainsi des dommages neuronaux et des dysfonctionnements neurologiques, ce qui, chez les humains, peut provoquer une dépression majeure. L’administration orale de magnésium chez les animaux a des effets antidépresseurs comparables à ceux des médicaments antidépresseurs forts. On a trouvé de faibles niveaux de magnésium dans le liquide céphalorachidien de patients souffrant de dépression à risque de suicide résistant au traitement, ainsi que chez des patients ayant fait une tentative de suicide. En ce qui concerne les patients souffrant de DRT, on a trouvé de faibles niveaux de magnésium cérébral en utilisant une spectroscopie de résonance magnétique nucléaire au phosphore, une méthode sûre pour mesurer le magnésium cérébral. Les niveaux de magnésium dans le sang et dans le liquide céphalorachidien semblent ne pas avoir une bonne corrélation avec la dépression majeure. Bien que le premier rapport sur le traitement de la dépression aiguë au magnésium ait été publié en 1921, avec 220 cas de réussite sur 250, et bien qu’il existe des cas plus récents montrant une action immédiate du magnésium sur la DRT, on ne trouve que quelques études cliniques modernes. Une étude randomisée de 2008 a montré que le magnésium est aussi efficace que l’imipramine (antidépresseur tricyclique) dans le traitement de la dépression chez les diabétiques, sans aucun des effets secondaires de l’imipramine. Il a été rapporté que l’administration orale et intraveineuse de magnésium selon des protocoles spécifiques permet d’éliminer rapidement la DRT de façon sûre et sans effets secondaires. Le magnésium a été majoritairement retiré des aliments transformés, parce qu’il peut potentiellement produire des dommages sur le cerveau. Cependant, le calcium, le glutamate et l’aspartate sont des additifs alimentaires communs qui peuvent aggraver les troubles affectifs. Si l’on considère toutes les données conjointement, les preuves sont suffisantes pour affirmer que la cause principale de la DRT est un apport nutritionnel de magnésium inadéquat, et que les médecins devraient prescrire du magnésium pour traiter la DRT. Pour aller plus loin, on peut lancer l’hypothèse que le traitement au magnésium pourrait être bénéfique pour la plupart des dépressifs, et pas seulement en cas de DRT, étant donné qu’un magnésium cérébral insuffisant semble réduire les taux de sérotonine cérébrale, et étant donné que les antidépresseurs ont pour effet d’élever les taux de magnésium.
Karvonen HM, Aro A, Tapola NS, Salminen I, Uusitupa MIJ y Sarkkinen ES
Metabolism 51: 1253- 1260, 2002
L’huile de cameline (obtenue à partir de la Camelina Sativa) est une bonne source nutritionnelle d’acide α-linolénique. Un mauvais rapport entre acides α-linoléniques et acides gras sériques est associé à un risque de maladies cardiovasculaires. Nous avons mené une étude en parallèle et randomisée en double aveugle pour établir les effets de l’huile de cameline sur les lipides sériques et la composition des acides gras de tous les lipides en les comparant aux mêmes effets de l’huile de colza et à ceux de l’huile d’olive.
Après une période préalable de pré-test de deux semaines, soixante huit sujets hypercholestérolémiques aux âges compris entre 28 et 65 ans ont été distribués de façon randomisée dans 1 des 3 groupes établis selon l’alimentation en une huile déterminée : cameline, olive ou colza. Pendant 6 semaines, les sujets ont consommé 30 g d’huile (ingestion réelle, ≈ 33 mL) par jour. Dans le groupe de l’huile de cameline, le taux d’acide α-linoléique dans les lipides sériques a été significativement plus élevé (P<.001) que dans les deux autres groupes à la fin de l’étude : 2.5 fois plus important par rapport à l’huile de colza et 4 fois plus important par rapport à l’huile d’olive. Les niveaux des 2 métabolites de l’acide α-linolénique (acides ecosapentaénoïque et docosapentaénoïque) ont augmenté respectivement et il y a eu une différence significative entre le groupe qui a utilisé l’huile de cameline et les autres groupes. Pendant l’intervention, la concentration de lipoprotéines à faible intensité (cholestérol LDL) a diminué de façon significative de 12.2% pour le groupe cameline, 5.4% pour le groupe colza et 7.7% pour le groupe olive.
En conclusion, l’huile de cameline a augmenté de façon significative le taux d’acide α-linolénique et de ses métabolites dans le sérum des patients souffrant d’hypercholestérolémie légère ou modérée. L’effet hypolipémiant de l’huile de cameline a été comparable à celui de l’huile de colza et à celui de l’huile d’olive.
W. Atkinson, T.A. Sheldon, N. Shaath y P.J. Whorwell
Gut 53: 1459- 1464, 2004
Point de départ : les patients présentant un syndrome de l’intestin irritable (SII) souffrent souvent d’intolérance alimentaire et essaient des régimes d’exclusion. Les tests pour prédire la sensibilité alimentaire chez les patients souffrant de SII ont souvent été décevants, mais aucun n’a utilisé les anticorps IgG.
Prémisses : évaluer le potentiel thérapeutique d’un régime d’élimination à partir de la présence d’anticorps IgG dirigés aux aliments.
Patients : un total de 150 patients de consultation externe et souffrant de SII ont été randomisés pour recevoir, pendant trois mois, un régime excluant tous les aliments pour lesquels ils avaient présenté des niveaux élevés d’anticorps IgG (test immunoabsorbant lié aux enzymes) ou un régime placebo excluant le même nombre d’aliments mais différents de ceux pour lesquels ils avaient présenté des niveaux élevés d’anticorps.
Méthodes : pour évaluer les résultats, les principales mesures ont été l’évolution dans la sévérité de la symptomatologie du SII et le score global. Les mesures secondaires ont inclus la symptomatologie non colique, la qualité de vie et l’anxiété et la dépression. On a utilisé un modèle linéaire pour analyser les résultats.
Résultats : après 12 semaines, le régime véritable a obtenu une diminution de plus de 10% dans l’échelle de symptômes par rapport au régime placebo (différence moyenne 98 (95% CI 5-72) ; p = 0.024). Chez les patients ayant vraiment observé le régime, cette valeur a atteint jusqu’à 26% (différence 98 (95% CI 52-144) ; p < 0.0001). Le score global s’est aussi amélioré de façon significative dans le groupe du régime véritable dans son ensemble (p = 0.048, NNT = 9), et plus encore chez les patients qui ont observé le régime (p = 0.006, NNT = 2.5). Tous les autres résultats ont montré des tendances favorables au régime véritable. Une fois le régime abandonné, une détérioration de 24% des symptômes est apparue chez ceux qui suivaient le régime véritable (différence 52 (95% CI 18-88); p = 0.003).
Conclusion : le régime d’élimination à partir des anticorps IgG peut être efficace pour réduire les symptômes du SII et mérite donc d’être l’objet d’une recherche biomédicale plus poussée.
Michael F Holick y Tai C Chen
Am J Clin Nutr 87 (Suppl): 1080S-1086S, 2008
Le déficit en vitamine D est considéré de nos jours comme une pandémie. La principale cause en est le manque de conscience du fait que l’exposition solaire modérée est la plus grande source de vitamine D pour la plupart des êtres humains. Très peu d’aliments contiennent de la vitamine D de façon naturelle, et les aliments enrichis artificiellement sont souvent inadéquats pour satisfaire les besoins journaliers de vitamine D, aussi bien chez les enfants que chez les adultes.
Le déficit en vitamine D cause, chez les enfants, du rachitisme, et, chez les adultes, il précipite et exacerbe l’ostéopénie, l’ostéoporose et les fractures.
Le déficit en vitamine D a été associé à un risque accru de souffrir certains cancers communs, certaines maladies autoinmunes, de l’hypertension et des maladies infectieuses. Il faut un niveau circulant de 25-hydroxyvitamine D > 75 nmol/l ou 30 ng/ml pour maximiser les effets bénéfiques de la vitamine D sur la santé. En l’absence d’une exposition solaire adéquate, il faut entre 800 et 1000 UI de vitamine D pour atteindre ces niveaux chez les enfants et les adultes.
La vitamine D2 peut être également efficace pour maintenir les concentrations de 25-hydroxyvitamine D quand elle est administrée en concentrations physiologiques.
Les aliments et les suppléments riches en isoflavones ont gagné en popularité dans le monde occidental. Leur faible effet œstrogénique a été considéré comme un risque potentiel, même si toutes les études épidémiologiques et les essais cliniques montrent qu’ils apportent une protection significative face au cancer et qu’ils diminuent les risques de maladies cardiovasculaires. Les données in vitro suggèrent que l’action conjuguée des isoflavones et de leurs métabolites possède un effet anti-proliférant, tout en réduisant l’angiogenèse et la progression tumorale et en exerçant un effet anti-inflammatoire. Pour évaluer leurs effets biologiques, l’attention s'est portée sur l’action conjuguée des isoflavones et de leurs métabolites. Ainsi, la génistéine isolée, à faible concentration, possède un effet stimulant sur la croissance mais, à forte concentration, elle semble provoquer un retard sur la croissance, comme le font le métabolite équol ou l’extrait de soja. Les isoflavones possèdent de multiples affinités avec d’autres membres de la superfamille des récepteurs d’hormones stéroïdes. L’effet largement bénéfique des isoflavones sur les maladies métaboliques et la réduction du poids peuvent être expliqués en partie par leur affinité avec la famille PPAR. À la lumière des expériences in vitro, des observations épidémiologiques et de l’expérience clinique, on peut affirmer que les isoflavones sont des composés sûrs et que leur consommation sous forme d’aliments ou de suppléments doit être promue.
Pierfrancesco Morganti, Clinics in Dermatology 27: 166-174, 2009
La nutrition joue un rôle prépondérant dans le traitement de nombreuses maladies, ainsi que dans le bon choix des nutriments aidant prévenir ces maladies et à améliorer notre qualité de vie. Des études épidémiologiques suggèrent que la réduction de l’exposition à la lumière ultraviolette (niveaux importants de formes réactives de l’oxygène), associée à une consommation de nutriments spécifiques (antioxydants), est étroitement liée à une diminution du risque de développement de cancers, de maladies coronariennes et de cataracte. Les radicaux libres et les formes réactives de l’oxygène sont synthétisées de façon endogène (par exemple dans le métabolisme de l’énergie et dans le système de défense antimicrobien) et exogène (par exemple avec la fumée de la cigarette, les régimes non équilibrés, l’exercice intense, les polluants environnementaux et les polluants alimentaires). Les études sur les interventions diététiques fondées sur des antioxydants montrent comment ceux-ci peuvent nous protéger contre les agressions endogènes et exogènes, tout en aidant à neutraliser les effets nocifs du soleil sur la peau. À l’avenir, le défi sera de combiner l’usage stratégique de cosméceutiques et de nutraceutiques pour prévenir les effets nocifs de la lumière ultraviolette et des polluants environnementaux sur les processus impliqués dans le vieillissement cutané et dans le cancer.
Dobrogosz WJ, Peacock TJ, Hassan HM.
Département de Microbiologie, North Carolina State University, Raleigh, North Carolina, USA.
Abstract
En 1908, deux réussites mémorables furent réalisées par Ilya Ilyich Metchnikoff. Avant tout, son Prix Noble en Médecine pour avoir découvert la réponse immunitaire innée de la cellule face aux agressions infectieuses. Bien que moins connue, il fit la recommandation d’ « …absorber de grandes quantités de microbes, alors que l’on croit généralement que les microbes sont nocifs. Cette croyance est erronée. Il y a beaucoup de microbes utiles, entre lesquels les lactobacilles ont une place d’honneur.”
Alors que sa découverte de la réponse inflammatoire fut rapidement incorporée à notre compréhension de l’immunité cellulaire, sa recommandation “d’absorber de grandes quantités de microbes”, quand à elle, est restée pendant des décennies dans les limbes de l’indifférence, le scepticisme et l’incrédulité. Le présent chapitre est une synopsis des avancées les plus significatives des 100 dernières années, qui ont graduellement dissipé ces scepticismes, validé son concept de « microbes utiles », et propulsé ses « lactobacilles » au centre de la science, la pratique et la thérapeutique médicales modernes.
Bibliographie :
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Misbah H. Khan, MD,a Frank Victor, MD,a Babar Rao, MD,a et Neil S. Sadick, MDb
Somerset, New Jersey, et New York, New York
La cellulite est un changement topographique de la peau qui est commun à presque toutes les femmes après la puberté. Le traitement de la cellulite continue d’être très limité. Actuellement, tous les traitements disponibles sont efficaces seulement de façon partielle ou temporaire. Mêmes les applications thérapeutiques les plus récentes évoluent sans une connaissance réelle de la nature complexe de la cellulite.
En dernière instance, la réussite d’un traitement contre la cellulite dépendra de nos connaissances sur la physiopathologie du tissu adipeux cellulitique. La première partie de cette série sur la cellulite aborde l’évolution du concept et la perception de la cellulite, ainsi que les différentes étiologies proposées. L’article se centre sur la physiologie du tissu adipeux humain, en particulier en rapport avec la cellulite (J Am Acad Dermatol 2010 ; 32 :361-70).
Objectifs d’apprentissage : distinguer entre la physiologie de l’adipocyte dans les zones enclines à l’apparition de la cellulite et dans les autres parties du corps ; comprendre tout le spectre de modalités de traitement conventionnelles et interventionnelles disponibles, en incluant les modes d’action et les controverses qui prévalent et qui questionnent leur efficacité à long terme en se fondant sur des études publiées sur la question ; rechercher de nouveaux horizons pour le traitement de la cellulite.
Points-clé
- La cellulite est un trouble structurel du tissu adipeux humain
- La cellulite se caractérise par une apparence de capitons et de nodules au niveau de la peau dans des zones enclines à l’apparition de la cellulite, comme la face postérieure et latérale de la cuisse chez la femme post-pubère.
- On ne dispose pas de connaissances fondamentales sur sa physiopathologie.
Misbah H. Khan, MD,a Frank Victor, MD,a Babar Rao, MD,a et Neil S. Sadick, MDb
Somerset, New Jersey, et New York, New York
Les traitements pour adiposités localisées vont des crèmes topiques jusqu’à la liposuccion. La plupart des traitements manquent de preuves substantielles quand à leur efficacité. Le caractère imprévisible des résultats obtenus par ces traitements peut être dû au fait que le tissu adipeux de la cellulite est physiologiquement et biochimiquement différent du tissu sous-cutané du reste du corps. Dans la deuxième partie de cette série en deux parties sur la cellulite, on passe en revue les diverses options de traitement qui sont actuellement disponibles pour le tissu adipeux humain, y compris la cellulite. L’accent est également mis sur les nouvelles techniques qui peuvent être potentiellement utiles à l’avenir pour le traitement de la cellulite. (JAmAcad Dermatol 2010;. 62:373-84)
Objectifs d'apprentissage: après avoir terminé cette activité d'apprentissage, les participants devraient être en mesure de :
-comprendre le large éventail de traitements disponibles pour les adiposités localisées, y compris, mais sans s'y limiter, celles des zones à tendance cellulitique,
-connaître les différences concernant les mécanismes d'action et être en mesure de faire le choix le plus pertinent pour le traitement des patients
-évaluer et comprendre les nouveaux traitements pour la cellulite, encore en cours de développement, ainsi que les bases physiologiques et biochimiques de leurs mécanismes d'action.
1) Département de Psychiatrie, Ullevaal University Hospital, Oslo, Norvège.
2) Center for Study and Treatment of Circadian Rhythms, Douglas Hospital, and Department of Psychiatry, McGill University, Verdun, Quebec Canada.
Le “Désordre affectif saisonnier” (SAD) est une affection qui se caractérise par la survenue régulière de dépressions pendant l’hiver, qui se prolongent jusqu’au début du printemps ou de l'été. En plus de l'humeur dépressive, les patients ont tendance à éprouver une augmentation de l'appétit et de la durée du sommeil pendant l'hiver. Le SAD est une affection relativement fréquente, touchant 1-3% des adultes en climat tempéré, et il est plus fréquent chez les femmes.
Les mécanismes pathologiques sous-jacents sont encore mal compris. Certains neurotransmetteurs semblent impliqués; un dysfonctionnement dans le système sérotoninergique, en particulier, a été mis en évidence par diverses méthodes. Le rôle des rythmes circadiens dans le SAD doit encore être clarifié. L'hypothèse du “retard de phase” suppose que les rythmes circadiens des patients souffrant de SAD sont retardés par rapport aux cycles veille / sommeil ou repos / activité.
Cette hypothèse laisse entendre que les symptômes du SAD peuvent être améliorés grâce au réglage des rythmes circadiens. Il y a certains indices empiriques à cela. Le SAD peut être traité avec succès par une luminothérapie. Dans la luminothérapie classique, le patient souffrant de SAD s’assoit devant une source lumineuse, exposé à 2000-10,000 lux pendant 30-120min tous les jours pendant l'hiver. D'autres formes de traitements par la lumière, la pharmacothérapie, et d'autres thérapies sont actuellement testées pour le SAD.
Département de Santé et de Sciences Sociales Appliquées de l’Université Hope de Liverpool, Hope Park, Royaume-Uni.
On estime actuellement que 25% de la population de plus de 85 ans souffre de graves problèmes de déficit cognitif. On prévoit que la prévalence générale du déficit cognitif et de la démence – la maladie d’Alzheimer incluse –, croitra dans les prochaines années, proportionnellement à l’augmentation de l’espérance de vie. Le déficit cognitif, et en dernière instance, la maladie d’Alzheimer (MA), fragilisent profondément l’individu, en diminuant lentement mais inexorablement non seulement la qualité de vie du patient, mais également celle de ses soignants. Le coût d’un soin réellement adéquat des malades d’Alzheimer représente une dure charge tant pour la famille du patient comme pour le système sanitaire en général. C’est précisément pour cela que diverses études ont été menées, en essayant d’identifier des moyens efficaces pour retarder l’apparition du déficit cognitif, ou au moins, pour améliorer la mémoire des malades d’Alzheimer. Grâce à ces études, on a pu observer chez certains des participants, l’importance des acides gras dans l’alimentation, et plus particulièrement, des omégas 3. Cet article prétend être un compte-rendu de ces publications qui mettent en évidence un clair et bénéfique effet des omégas 3 sur la mémoire.
Boelsma E, Hendriks HFJ y Roza L. Am J Clin Nutr 73: 853- 64, 2001
La peau humaine est constamment soumise à des influences externes qui peuvent modifier son état et sa fonctionnalité et générer diverses altérations : photovieillissement, inflammations, dysfonction immunitaire, homéostasie épidermique déséquilibrée ou autres affections cutanées.
La science nutritionnelle moderne mène à terme des recherches approfondies sur la relation entre prise alimentaire et santé, ainsi que sur l’importance biologique des ingrédients alimentaires pour une santé optimale de la peau.
L’objectif de cette révision a été d’évaluer l’état actuel de nos connaissances sur les relations nutriments/peau, et plus particulièrement sur la photoprotection, l’influence de l’alimentation sur les réponses immunitaires cutanées et les effets thérapeutiques des nutriments sur les maladies de la peau. Les nutriments ayant été étudiés comprennent : vitamines, caroténoïdes et acides gras polyinsaturés.
On a démontré qu’une supplémentation nutritionnelle offre une meilleure protection contre les rayons ultra-violets, même si le facteur de protection est relativement faible comparé aux écrans solaires d’application topique.
On a également constaté que les nutriments exercent une action bénéfique sur les réactions cutanées d’hypersensibilité retardée (surtout chez les gens âgés), et sur la stimulation de l’immunité cellulaire médiée. On sait que la consommation diététique de certaines plantes ou huiles de poisson module le bilan des médiateurs lipidiques inflammatoires. Ces produits sont donc précieux pour le traitement des maladies cutanées inflammatoires.
Il faut conclure de tout cela que les facteurs nutritionnels exercent sur la peau des effets largement bénéfiques. Cependant, il nous manque encore de nombreuses données sur leur effet à long terme à doses faibles ou modérées sur des individus sains, ainsi que sur leurs effets sur les propriétés fondamentales de la peau, telles que l’hydratation, la production de sébum et l’élasticité.